À la rencontre de la journaliste Woodline Saint Dique, femme passionnée du micro
(TripFoumi Célébrité) – Elle s’appelle Woodline Saint Dique. 30 ans. Noire ébène et au sourire craquant. Passionnée du journalisme, notamment de la présentation Radio, elle s’est fait, petit à petit, un nom dans le domaine, quoique rares les femmes évoluant dans la presse haïtienne. La Rédaction de TripFoumi Célébrité part à la rencontre de cette fine créole mûre de ses 6 ans de carrière dans la presse.
TFC : Présentez-nous Woodline Saint Dique.
WS : Woodline Saint Dique est une jeune femme de 30 ans. Mère de 3 enfants (2 filles et un garçon) de 6, 10, 13 ans. Elle est journaliste depuis près de 6 ans. Woodline, originaire de Kenscoff, travaille actuellement à la Radio Télévision Sans Fin (RSF/TSF) en tant que Journaliste/ Présentatrice et Administratrice adjointe. Woodline Saint Dique est actuellement étudiante en Psychologie (première année) à la Faculté d’Ethnologie de l’Université d’État d’Haïti.
TFC : Pourquoi avez-vous choisi de pratiquer le journalisme, notamment la présentation Radio ?
WS : En fait, depuis toute petite, j’aimais écouter la radio. C’était déjà une passion pour moi d’écouter les journalistes qui présentaient les journaux, surtout en français. Puis je me suis dit, je dois être comme eux. D’ailleurs, on me dit souvent que j’ai une belle voix. Donc, depuis lors, je commençais à imiter leur voix tout en me voyant déjà à une station de radio imaginaire (puisque je ne connaissais pas ce que c’était, une station de radio).
TFC : Votre première fois au micro, cela a été comment ?
WS : C’était tellement magique. Ce jour-là, j’ai vu mon rêve devenir réalité. Il y avait une connexion entre ma voix et le micro malgré le fait que j’étais envahie par le trac.
TFC : Qu’est-ce qui vous a le plus marqué durant votre parcours ?
WS : Ce qui m’a le plus marqué durant mon parcours, c’est un travail (un reportage) que j’avais réalisé sur l’hôpital de Fermathe, une localité de la commune de Kenscoff lors de l’apparition de la Covid-19 en Haïti. La pandémie avait affecté le bon fonctionnement du seul centre hospitalier de la zone. L’institution allait fermer ses portes. Face à ce constat, j’avais visité l’hôpital et interviewé le directeur médical. Après le reportage, le centre avait reçu l’aide du gouvernement et du secteur privé. Ce qui a été pour moi une satisfaction.
TFC : Avez-vous un modèle dans le métier ? Si oui, qu’est-ce qui vous attire le plus chez lui ?
WS: Oui, j’ai plusieurs modèles en fait. Je vais citer deux d’entre eux. Il y a Israël Jacky Cantave, ancien journaliste de la Radio Télévision Caraïbes et également mon ancien directeur de l’information à RSF. J’aime son sens de professionnalisme, sa maturité dans le métier. Il y a aussi Sylvio Delmot qui était mon professeur à l’IFJ. J’aime son charisme, le charme de sa voix. C’était mon rêve de les rencontrer et la nature a tout arrangé.
TFC : Souhaitez-vous faire carrière au micro ? Pourquoi ?
WS : J’aimerais bien faire une carrière au micro puisque j’ai la voix, mais d’autres paramètres tels l’insécurité, l’impunité, le manque d’encadrement dans ce pays, me découragent de jour en jour.
TFC : Qu’est-ce qui fait votre originalité en tant que journaliste présentatrice ?
WS : Bon, je voudrais que ce soit mes fans qui le disent mais bon. Ils m’avouent souvent que j’ai une superbe voix radiophonique, j’ai le métier dans le sang, je le fais avec passion donc je crois que c’est devenu original.
TFC : Quelle est votre plus grande déception en tant que journaliste ?
WS : Je ne crois pas avoir vécu une déception durant l’exercice de cette profession.
TFC : Qu’est-ce que vous faites durant votre temps libre ?
WS : J’aime lire, écouter de la bonne musique selon mon humeur et également donner du temps à mes enfants, ma famille.
TFC : Si vous n’étiez pas journaliste, vous feriez quoi d’autre comme métier ?
WS : Si je n’étais pas journaliste, je serais une policière ou une femme juge parce que j’aime prendre la défense des faibles.
TFC : En quoi votre travail peut contribuer au changement de la société haïtienne ?
WS : Je pense que je peux être un modèle pour d’autres jeunes qui n’ont plus confiance en eux puisque j’ai plein de choses de ma vie qui peuvent les booster (J’ai déjà reçu des messages du genre). À travers le micro, en racontant mon histoire, hormis les actualités politiques, culturelles etc. les jeunes peuvent reprendre confiance en eux, surtout les jeunes mamans qui, après avoir eu un enfant, pensent que ça s’arrête là. Je peux leur dire que tout n’est pas fini, l’espoir est encore là.
TFC : D’après vous, comment la presse haïtienne peut aider au changement du pays ?
WS : On dit souvent que la Presse est le 4e pouvoir (même s’il n’y a pas un document qui le prescrit en Haïti), mais avec ce pouvoir, on peut détruire ou construire. De ce fait, la Presse qui détient le monopole de la parole peut utiliser le micro pour éduquer, instruire la population surtout ce qui peut la rendre forte. Avec une meilleure éducation, les gens de la société vont agir différemment et nous pourrons avoir une société ou les gens connaissent leur droit et leur devoir.