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« À l’infini » de Baky avec Tafa, le cri douloureux d’un bébé suppliant sa mère violée de le garder

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« À l’infini » de Baky avec Tafa, le cri douloureux d’un bébé suppliant sa mère violée de le garder

« À l’infini » de Baky avec Tafa, le cri douloureux d’un bébé suppliant sa mère violée de le garder

(TripFoumi Célébrité) – Avec la montée vertigineuse des cas de kidnapping en Haïti, les cas de violence sexuelle ne cessent de grimper et deviennent monnaie courante. Le taux de viol, si l’on en croit les statistiques, augmente tellement dans le pays que cela rentre quasiment dans la normale vu les comportements de laisser-aller, de sauve-qui-peut et de non indignation qui se manifestent littéralement au sein d’une population qui croit en un lendemain meilleur sans rien faire pour y parvenir. Ces attitudes indésirables font croire qu’on oublie totalement que le viol est un mal à bannir dans la société avec rigueur et qu’il n’agit pas seulement sur le physique mais il laisse également des séquelles psychiques, sociales, relationnelles qui peuvent engendrer une baisse de l’estime de soi et surtout un sentiment de honte pouvant plonger la victime dans une dépression profonde. Très souvent, on a tendance à mettre le focus sur les ressentis de la victime mais non sur les conséquences engendrées par ce mal endémique. Dans « À l’ infini », Baky a incarné un embryon non désiré d’une mère qui a subi un viol et il a pris son temps pour faire la radiographie des actes de violence sexuelle qui peuvent avoir des conséquences très néfastes.

« Manman, si m gon dènye bagay pou m di w, tankou dènye kri m t ap di w kite m viv, pa vle istwa nou fini an trajedi», tels sont les cris d’un embryon à sa tendre mère violée. Dans ce morceau, Baky traduit l’envie de vivre que peut ressentir un embryon. Il considère l’embryon comme un être vivant qui mérite d’avoir toutes les chances de son côté. Il est vrai que certains qualifient les embryons d’hématome (bosse de sang) mais cette « boule de sang », quand c’est désiré, on l’appelle déjà champion, princesse, donc les qualificatifs des bébés varient en fonction des conjonctures, du statut social des progénitures. Mais quand est-ce qu’elles sont, ces progénitures, des « pitit kadejak » ? Ce qui est certain, l’amour manifesté est dans ce cas d’une saveur amère, d’une couleur plutôt maussade. La joie de vivre se relègue aussi au second rang.

« Ou se pitit kadejak », l’une des injures les plus fréquentes, discriminatoires et inhumaines que l’on puisse proférer à quelqu’un dont la mère a été victime de viol. Ces paroles dont l’objectif est de blesser à tout prix une personne qui n’a pas demandé à être venue au monde de cette manière, ne suscitent que des idées de vengeance amère. La mère dans « À l’infini », en voulant protéger son enfant des ouï-dire de la société, de la misère et de toute sorte de méchanceté sur terre en sachant qu’il est issu d’un cas de viol, a avorté en dépit des douleurs même si, selon la bioéthique, l’enfant ne fait pas partie du corps de sa mère et donc la mère ne peut pas en disposer librement, car le fœtus a une vie et, par conséquent, une dignité à préserver.

Combien de femmes se trouvent-elles dans cette situation d’avortement pour protéger leur enfant ? Combien sont-elles, en gardant leur grossesse même non désirée, à vivre dans l’amertume quand elles regardent leur enfant né subir des calvaires au quotidien ? Elles sont combien à avoir eu recours au suicide suite à un cas de viol ? On ne saurait le dire mais un fait est certain, elles sont légion, ces femmes, dans le pays. Dans « À l’infini », Baky fait appel à la conscience des violeurs et fait l’apologie de la lutte quotidienne que mènent les femmes violées, et surtout la souffrance d’un bébé qui a envie de voir le jour. Même si on entend rarement parler de ces cas, mais on sait tous que le suicide, l’hostilité envers le sexe opposé, la toxicomanie, la délinquance et le banditisme peuvent être les conséquences du viol.

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